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description

Cadrage frontal, plan rapproché d’une fenêtre murée par une grille verticale rouge brun. Derrière, un fond bleu imprimé de tracés crème figure des objets domestiques, bouteilles, grappes, couverts, jarres, silhouettes répétées par panneaux. Sur la tablette de la grille, une série de contenants vides s’aligne à intervalles irréguliers : à gauche un tube cylindrique vert, puis un petit pot orange, un cylindre noir et ocre, un soda orange, deux canettes rouges portant « Coca-Cola », enfin un goulot de bouteille coincé contre le montant droit. Enduit beige, salissures, ruissures sèches, éclats de peinture sur l’encadrement. Bas de façade noirci, traces d’usure horizontales. Lumière douce, latérale, sans ombre dure. Netteté homogène sur métal, verres et encadrement, profondeur faible, arrière-fond bleu mat restant lisible. Le dispositif demeure stable, frontal, organisé par la grille et la ligne de pose des objets.

analyse

Nous observons une mise en série non institutionnelle où l’architecture sert d’étagère. La grille verticale impose la cadence, les objets vides occupent chaque intervalle comme autant de repères d’usage. Le fond bleu, recouvert de motifs alimentaires schématiques, évoque la communication d’une activité commerciale fermée au moment de la prise, tandis que la présence d’emballages consommés, canettes rouges lisibles « Coca-Cola », cylindre orange de soda, petit pot et tube vert, signale une sociabilité de seuil, brève, qui dépose puis s’absente. La photographie relève ainsi une micro-économie des restes où marques, couleurs et formats deviennent unités de mesure. Le cadrage frontal neutralise tout spectaculaire, la lumière douce et la profondeur courte maintiennent la lecture sur la ligne d’objets et sur la matière du mur, sali, ruissuré, noirci en soubassement. Le dispositif technique, sans accent de contraste excessif, privilégie la lisibilité des textures métalliques et du papier imprimé, confirmant une intention documentaire, presque inventariale. Les indices matériels visibles, typographies globalisées, packaging aluminium standard, grille acier peinte, décor sérigraphié de produits alimentaires, situent prudemment l’image entre la deuxième et la troisième décennie du XXIe siècle, dans une rue d’agglomération européenne où devantures, protections et supports de communication cohabitent. L’ensemble fonctionne comme un relevé de surface : un comptoir improvisé inscrit dans l’intervalle des barreaux, où se lit l’articulation entre consommation immédiate et architecture ordinaire.

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