Nous observons une scène minimale où la matière parle avant le récit, la juxtaposition mur, planche, trottoir organisant une diagonale froide. La présence de sang, dense puis dispersée en gouttelettes périphériques (amas principal, trainée descendante, éclats latéraux), introduit une métrique de chocs et d’arrêts, les intervalles irréguliers tenant lieu de mesure. Le cadrage plongeant neutralise toute psychologie et ramène l’événement à la surface, la texture du béton (mouchetures, micro-fissures) appelant une lecture archéologique des usages de trottoir. L’intention paraît documentaire, frontale, sans zoom narratif, la planche calée contre l’angle ajoutant un indice de bricolage urbain. Les tonalités ocre et gris, la faible saturation, l’artefact de compression signalent un dispositif numérique compact. Nous en déduisons un contexte urbain européen dense, rue d’immeubles enduits, et situons prudemment la prise entre la fin du XXe et le premier tiers du XXIe siècle, période d’outils numériques grand public et d’éclairage diurne standard.